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REGISTRES D
[1572]
«ieae filio, si tamen progressum in literis hoc munere dignum, judicio meorum procuralorum, fecerit : secus quotannis dislribuuntor duobus doctissimis omnium et dis-cendi sludiosissimis Praelii Gymnasii alumnis (2), in quin-qiiennium tantum, et deinceps succedentibus aliis duobus consimiliter.
Bona paterna maternaque Icgilimis heredibus velin -quo, quecumque mihi a Gymnasio Praeleo debentur, in arbitrio meorum procuratorum constiluo.
Bibliotecam, et supellectilem reliquam, nominaque omnia lego f3' : semisse allero, pauperibus alumnis Praelei Gymnasii; altero, procuraloribus executoribusque mei testamenti, Nicolao Bergeronio <4' et Anthonio Loyselo I5', discipulis quondam meis, modo advocatis in Senalu, quibus (quod ad quingentarum libellarum vectigal at-tinet), Decanum Regii Collegii custodem adjungo el mortuis substiluo.
Scriptum mea manu, signatumque Lutetiae Parisio-rum, in Gymnasio Praeleorum, anno Salutis i568, cal. Augusti.
Signé : Petrus Ramus.
"Et à ce que icelluy testament ayt lieu et sorte son effect, force et vertu en tous ses poinctz, articles, forme et teneur, a ledict sieur Ramus declairé et declaire qu'il se demettoit et se dessaisissoit, démet et dessaisist du tout es mains de ses executeurs y nommez, de tous et chacuns ses biens, pour par eulx en estre saisiz jusques à plain et entier accomplisse­ment d'icelluy son testament; aussy qu'il revocquoit et revocque par ces presentes tous aultres testamens et codicilles qu'il a cy devant faictz et passez, et
demonstrandique facilitas candidatis esto. Ad examen nenio, nisi lalinis graecisque literis et ingenuis artibus praeter mathemata reliquis instructifs, admitlitor. Tri-mestri promulgationis praelerito, candidali, presentibus aut cette rogatis atque invitatis Senatus Praeside primo, primoque Oratore Regio, tum Mercatorum Prœfecto, deinde Professoribus ftegiis, omnibusque omnino quibus intéresse libuerit, publicum examen subeunto, praele-gendo septem diebus horam unum de praecipuis singulo-rum mathematiim capitibus; octavo die, respondendo el satisfadendo problematis et theorematis omnibus, quae contra a quolibet propositafuerint. Ex omnibus examinalis, qui, judicio Professorum Begiorum omniumque matheseos peritorum, aptissimus ad mathemathicam professionem videbitur, in trieniiium proximum deligitor, primaque praelectione mathematum laudibus juventutem ad capes-sendum laudatae scientiae studium exhortator. Dcinceps, triennio quoque, novum examen consimile esto, ut lamen professor, qui ante fueril, caeteris vel paribus candida-talis anleponatur. Si quo tempore unicus omnium mathe­seos parlium perilas inveniri non possit, proposition slipendium duobus dividitor, qui sesquianno descriptam professionem aequis partibus exequantur.
Praefectum Mercatorum et Mdiles in quorum custodia Basilica Urbis C posita est, oro ut in perpetuam Parisien­sis Academiae gratiam, vectigal illud perpeluum esse velint; ut, si forte redimatur, pecunia in alium redilum collocetur.
Et reliquis duccntis libellis, lego centum Flonorato Carpeniario, avunciilo meo, ejusque uxore, si superfueril, el post utriusque obitum, filiae eorum Mariae juniori et ejus liberis; centum libellas reliquas Alexandra, sororis
C) Sur cette expression, voir la note 3 de la page précédente.
(2) Le collège de Presles tirait son nom de celui de son premier fondateur Raoul de Presles (1313). Il était situé dans la rue Saint-Hilaire (rue des Carmes).
'3) La bibliothèque de Ramus était très considérable et riche en ouvrages précieux. Son possesseur, qui jouissait d'une fortune équivalente à 20,000 livres de rente de nos jours, n'avait rien négligé "pour amasser tous les bons livres qui se pouvaient trouver-(L. Jacob, 7raides plus belles bibliothèques, p. 5g6). Banosius ia qualifie à'exquilissima, D'après M. Ch. Waddington (o^. cit., p. 310 ), elle était estimée à près de mille écus d'or.—En moins d'une heure, après le massacre de Ramus, tous ces trésors disparuren t et avec eux plusieurs ouvrages manuscrits de Ramus qui furent ainsi anéantis pour jamais. (Voir les détails dans le livre de Banosius, P-35.)
O Nicolas Bergeron, né à Béthisy-en-Vermandois, mort après i584, fut avocat au Parlement, et se fit connaitre par des travaux d'érudition et de jurisprudence, parmi lesquels nous citerons le Valois royal (1583), et une collection d'arrêts qui furent insérés dans la seconde édition de l'ouvrage de Papon intitulé : Recueil des arrests notables (1 584); ils figurent encore dans l'édition de 1622.
(-) Antoine Loisel (février 1536-2 4 avril 1617), d'une ancienne famille de la ville de Beauvais, dont plusieurs membres se distin­guèrent dans le barreau et dans l'église, fut avec Nicolas Bergeron l'un des exécuteurs testamentaires de Ramus. L'un et l'autre avaient été ses élèves au collège de Presles.— Loisel étudia ensuite à Toulouse età Bourges sous Jacques Cujas, et s'acquit par ses travaux une grande réputation comme jurisconsulte et historien. En 1581, il fut nommé avocat du Roi dans la chambre de justice de Guyenne; les discours qu'il prononça en cette qualité furent publiés sous le litre de La Guienne de M. Antoine Loisel. Conseiller au Trésor en 1.594 , il donna plusieurs autres ouvrages de droit, et laissa des Mémoires qui ont été publiés en extraits par son petit-fils, le chanoine Claude Joly, en 1656. Mais son principal ouvrage est les Institutes coutumières de la France (1607, in-4°), qui a été réimprimé de noire temps encore dans la collection de Dupin et Laboulaye. Parmi les ouvrages proprement dits historiques, nous citerons les Mé­moires des pays, villes, comtés, évêchés et évêques de Beauvais et Beauvoisis, qui parurent l'année mème de sa mort (1617), in-4°.